La neige de culture va-t-elle sauver les stations de ski ?

La neige n’est pas toujours aussi présente qu’il le faudrait sur les pistes de ski. Les stations de montagne, les saisonniers et les amateurs de glisse pourraient craindre de ne pas profiter comme il se doit de la saison hivernale. L’unique solution pour combler ce manque : la neige de culture, que l’on appelle aussi communément la neige artificielle.

Qu’est-ce que la neige de culture ?

Il n’y a encore pas si longtemps, il s’agissait de combler les “trous” restés sans neige çà et là sur les pistes. Néanmoins, les changements climatiques que nous connaissons à notre époque changent peu à peu la donne, et ce sont maintenant des pistes entières qu’il faut recouvrir pour assurer les descentes endiablées des skieurs. On estime qu’à l’avenir, pour garder le domaine skiable français tel qu’il se présente aujourd’hui, les surfaces skiables équipées en neige de culture devront passer de 27 % à l’heure actuelle à 42 % en 2025, soit une augmentation de 5 % en 5 ans.

Le procédé de fabrication de la neige de culture est simple : de l’eau pure est mise sous pression puis expulsée par des canons à neige dans un air ambiant à température négative. Les micro gouttelettes ainsi formées et propulsées dans les airs se transforment alors en minuscules cristaux de glace avant de retomber sur le sol.

Quid du coût de l’enneigement artificiel ?

La neige de culture a, il est vrai, un certain coût. Cela dit, les stations de sports d’hiver sont de plus en plus nombreuses à s’équiper d’enneigeurs, pour la satisfaction de leurs visiteurs et … maintenir le taux de fréquentation de leurs pistes.

Le matériel, sans cesse plus perfectionné, et les techniques employées, en constante progression, permettent d’envisager sereinement la fabrication de neige de culture. Des économies considérables ont pu être réalisées depuis l’invention de la neige artificielle au début des années 70.

En outre, l’évolution constante des matériels de mesure de température et du vent et la sophistication moderne des réseaux d’enneigement font que la production est optimisée au maximum pour une rationalité de coût de production tout à fait satisfaisante. Notons que la neige artificielle a également beaucoup gagné en qualité grâce à toutes ces avancées technologiques.

La neige de culture, une alternative satisfaisante ?

Beaucoup de skieurs vous diront qu’évoluer sur de la neige naturelle ou sur de la neige artificielle sont deux choses radicalement différentes. Mais ils ajouteront aussitôt qu’ils préfèrent de loin skier sur de la neige de culture que ne pas skier du tout !

La neige artificielle a plusieurs atouts que ne possède pas la neige naturelle : elle est plus stable, d’une plus grande densité et par conséquent elle se dame mieux. Elle résiste mieux à l’abrasion produite par les multiples passages des skieurs et elle fond moins vite que la neige naturelle.

La neige de culture d’un point de vue écologique

Il faut le reconnaître, le fonctionnement des canons à neige demande de singulières ressources en eau : il faut environ 1m³ d’eau pour 2m³ de neige. Cela dit, l’eau prélevée est en grande majorité restituée au milieu naturel au printemps, donc le “gaspillage” d’eau est somme toute plus que limité.

Des aménagements permettent aux agriculteurs locaux, qui exploitent les alpages à la belle saison, de profiter de points d’eau pour leur activité. Cela représente pour eux une véritable économie en leur évitant de nombreux déplacements en tracteur, très chronophages.

Les projets d’enneigement artificiel sont rigoureusement contrôlés et doivent prouver un strict respect des normes environnementales.

Sachez aussi qu’une nouvelle méthode a vu le jour, nommée le “Snow-Farming”. Cette méthode, douce et respectueuse de l’environnement, consiste à conserver la neige d’une saison hivernale à l’autre. La neige est gardée dans un lieu de stockage abrité, et est recouverte d’une couche de sciure de bois issue du recyclage, réutilisée chaque année. Cette couche de sciure est arrosée de temps à autre pour limiter la fonte de la neige. On estime pouvoir réutiliser environ 70 % de la neige conservée l’hiver suivant.

Retenons donc que l’enneigement artificiel rend l’ouverture des domaines skiable possible sur une large période et n’est plus aussi polluant qu’autrefois, puisque de nombreux contrôles sont effectués.

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